L’abus du droit de vote et la convention de vote : comment ça marche ?

L’abus du droit de vote et la convention de vote : comment ça marche ? La qualité d’associé octroie le droit de vote à tout associé au sein d’une entreprise, sauf en cas d’exceptions spécifiques.
Ce droit peut être exercé sans contrainte, permettant à chaque associé de voter selon ses propres intérêts et préférences. De plus, il n’est pas nécessaire pour l’associé de justifier son choix de vote.
Même en cas de conflits d’intérêts, le droit de vote peut être exercé, à moins que des exceptions prévues par la loi ne s’y opposent. Ces exceptions sont généralement liées aux conventions réglementées.
Toutefois, il est vital de maintenir un équilibre entre la liberté de vote et le risque d’abus, qui pourrait entraîner des sanctions.
En parallèle, il est envisageable pour plusieurs associés de conclure une convention de vote, qui leur permet de s’engager à voter dans le même sens lors des prises de décision.

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En résumé, bien que la liberté d’exercer le droit de vote soit protégée, veillez à éviter les abus, tandis que les conventions de vote facilitent la coordination des votes entre associés.
Sommaire
- 1. Abus de majorité : quand les intérêts de la société sont compromis
- 2. Abus de minorité : quand les associés minoritaires bloquent l’essentiel
- 3. Convention de vote : un accord pour voter d’un seul cœur
- Équilibre entre liberté et régulation du droit de vote
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1. Abus de majorité : quand les intérêts de la société sont compromis
L’abus de majorité repose sur deux critères fondamentaux :
1. La décision prise va à l’encontre de l’intérêt de la société.
2. La décision est motivée par le seul désir de favoriser les associés majoritaires, au détriment des associés minoritaires. Cette action peut également être qualifiée de rupture délibérée d’équité entre les associés.
Il est impératif que ces deux critères soient simultanément satisfaits pour que le juge puisse reconnaître une situation d’abus de majorité.
La sanction pour un tel abus consiste en l’annulation de la décision, mais cette annulation ne sera décidée par le juge que si cela est justifié, elle n’est pas automatique.
Comment cela se déroule-t-il concrètement ?
Lorsqu’une situation d’abus de majorité est avérée, ou que vous soupçonnez qu’elle le soit, il est nécessaire de porter le différend devant le tribunal. Vous avez deux options :
1. Demander l’annulation de la décision, ce qui implique d’impliquer à la fois la société et les associés majoritaires ayant voté en faveur de cette décision. Cette démarche doit être entreprise dans les trois ans suivant la décision.
2. Réclamer des dommages et intérêts auprès des associés majoritaires ayant soutenu la décision contestée. Cette démarche doit être entreprise dans les cinq ans suivant la décision.
La charge de la preuve incombe à l’associé affirmant avoir été victime de l’abus.
Les exemples d’abus de majorité ou de minorité sont complexes à définir, car chaque situation est spécifique. Une décision qui peut être considérée comme abusive dans un contexte donné peut ne pas l’être dans un contexte différent.
2. Abus de minorité : quand les associés minoritaires bloquent l’essentiel
L’abus de minorité est une situation dans laquelle les associés minoritaires agissent de manière abusive.
Un abus de minorité se manifeste lorsque :
1. Un associé minoritaire adopte un comportement qui va à l’encontre de l’intérêt de la société, empêchant ainsi une opération fondamentale pour la société de se réaliser.
2. Ce comportement est adopté dans le seul but de favoriser les intérêts personnels de l’associé minoritaire, aux dépens des autres associés.
Comment est puni l’abus de minorité ?
Deux solutions sont envisageables :
1. Tout d’abord, en cas d’abus de minorité avéré, il est possible de demander la nomination d’un mandataire chargé de « combler » le rôle de l’associé minoritaire. Cela bloque la prise de décision nécessaire pour réaliser une opération essentielle pour la société.
2. Il est également possible de réclamer des dommages et intérêts.
Il existe une variante de l’abus de minorité, connue sous le nom d’abus d’égalité. Les critères restent les mêmes, mais dans ce cas, ce ne sont pas des associés minoritaires, mais plutôt des associés détenant une part égale du capital social (par exemple, chacun possédant la moitié du capital social).
3. Convention de vote : un accord pour voter d’un seul cœur
Une convention de vote représente un accord entre plusieurs associés visant à exercer leur droit de vote de manière concertée.
En dépit du principe de liberté du vote, ces conventions sont admises, bien qu’elles soient soumises à des conditions strictes. Ces accords sont encadrés et doivent respecter certaines exigences pour être valides.
Ces conventions peuvent être mises en place pour diverses décisions. Cependant, elles sont généralement utilisées pour des choix tels que la désignation du dirigeant, l’augmentation du capital social ou l’adoption de nouvelles orientations pour la société.
Souvent, une convention de vote est incorporée dans un pacte d’actionnaires, formant ainsi une clause de vote.
Quelles sont les conditions à respecter pour les conventions de vote ?
Tout d’abord, une convention de vote doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Elle ne doit pas donner lieu à un trafic de votes, qui serait passible de sanctions. De plus, elle ne doit pas violer le principe de révocabilité libre du dirigeant.
En outre, une convention de vote ne doit pas nuire à l’intérêt de la société, au risque de constituer un abus du droit de vote (voir sections 1 et 2 du présent article).
Enfin, une convention de vote doit être limitée dans le temps pour être valable.
Équilibre entre liberté et régulation du droit de vote
Le principe sous-jacent au droit de vote est indiscutablement la liberté. Cependant, cette liberté doit être tempérée pour éviter qu’elle ne se transforme en abus. En cas d’abus de majorité ou d’abus de minorité, des sanctions peuvent être prononcées, mais leur mise en œuvre requiert l’intervention d’un juge.
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